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SUTHERLAND v. THE UNITED KINGDOMDISSENTING OPINION OF Mr. F. MARTINEZ

Doc ref:ECHR ID:

Document date: July 1, 1997

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SUTHERLAND v. THE UNITED KINGDOMDISSENTING OPINION OF Mr. F. MARTINEZ

Doc ref:ECHR ID:

Document date: July 1, 1997

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             DISSENTING OPINION OF Mr. F. MARTINEZ

     Je ne partage pas l'avis de la majorité de la Commission. Pour

ma part, j'estime que la présente affaire relève de la marge

d'appréciation qui est l'apanage de l'Etat concerné.

     En effet, le Parlement britannique s'est engagé dans la voie

d'une réduction de l'âge légal des relations homosexuelles entre

hommes. Il n'a pas agi à la légère. Loin de là, il a tenu compte des

études faites et d'opinions savantes exprimées sur le point de savoir

quel était le meilleur âge. Après avoir pris en considération les

différentes opinions sur le sujet, le Parlement a voté et décidé à la

majorité de ramener l'âge légal à 18 ans, et non à 16 ans, comme la

minorité parlementaire préconisait.

     Je signale que le Parlement britannique a pesé les arguments pour

l'un et l'autre âge et que, par la voie démocratique de la majorité des

voix, il s'est décidé pour l'âge de 18 ans. Pourtant, on dirait,

d'après les paragraphes 59 et 60 du rapport, que les 15 membres

représentant la majorité de la Commission européenne des Droits de

l'Homme, dans cette affaire prennent fait et cause pour la minorité

parlementaire.

     Ceci, selon mon avis très personnel, s'apparente à une sorte

d'excès de pouvoir.

     C'est vrai que le rapport de la Commission ne s'arrête pas là et

qu'il présente définitivement son opinion sous couvert d'une

discrimination interdite par l'article 14 de la Convention. Mais cela

ne change rien.

     Il y a des opinions fondées, selon lesquelles les rapports

homosexuels des adolescents ont un impact plus négatif pour leur

développement émotionnel et psychologique que les rapports

hétérosexuels (voir, par exemple, le paragraphe 23 du rapport de la

Commission).  Dans ces circonstances, je pense qu'il y a une

justification objective et suffisante de la part du Parlement

britannique pour fixer un âge différent en fonction de chaque type de

rapport, sans que la Commission européenne des Droits de l'Homme puisse

imposer ses vues à la souveraineté parlementaire, sous couvert de

l'article 14 de la Convention.

     Il en va de même pour la différence entre hommes et femmes. Dès

lors que que les filles sont plus précoces que les garçons (voir page 5

du rapport), il n'y a pas lieu de trouver une violation de la

Convention dans le fait que le Parlement britannique a pris en compte

cette différence-là.

     Enfin, je tiens à souligner que le Parlement britannique est

mieux placé que les membres composant la majorité de la Commission pour

déterminer ce qui convient le mieux au peuple ou à la société qu'il

représente démocratiquement.

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