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CASE OF JUEZ ALBIZU AGAINST SPAIN

Doc ref: 25242/06 • ECHR ID: 001-111915

Document date: June 6, 2012

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CASE OF JUEZ ALBIZU AGAINST SPAIN

Doc ref: 25242/06 • ECHR ID: 001-111915

Document date: June 6, 2012

Cited paragraphs only

Resolution CM/ ResDH (2012) 99 [1]

Execution of the judgment of the European Court of Human Rights

Juez Albizu against Spain

(Application No. 25242/06, judgment of 10 November 2009, final on 10 February 2010)

The Committee of Ministers, under the terms of Article 46, paragraph 2, of the Convention for the Protection of Human Rights and Fundamental Freedoms, which provides that the Committee supervises the execution of final judgments of the European Court of Human Rights (hereinafter “the Convention” and “the Court”),

Having regard to the final judgment transmitted by the Court to the Committee in the above case and to the violation established (see document DH-D D ( 2 012)398F ) [2] ;

Recalling that the respondent State ’ s obligation under Article 46, paragraph 1, of the Convention to abide to by all final judgments in cases to which it has been a party and that this obligation entails, over and above the payment of any sums awarded by the Court, the adoption by the authorities of the respondent State, where required:

- of individual measures to put an end to violations established and erase their consequences so as to achieve as far as possible restitutio in integrum ; and

- of general measures preventing similar violations;

Having invited the government of the respondent State to inform the Committee of the measures taken to comply with its above mentioned obligation;

Having examined the action report provided by the government indicating the measures adopted in order to give effect to the judgment, including the information provided regarding the payment of the just satisfaction awarded by the Court (see document DH-DD(2012)398F );

Having satisfied itself that all the measures required by Article 46§1 have been adopted;

DECLARES that it has exe r cised its functions under Article 46, paragraph 2, of the Convention in this case and

DECIDES to close the examination thereof.

BILAN D ’ ACTION [3]                   

AFFAIRE : JUEZ ALBIZU contre l ’ ESPAGNE

REQUÊTE Nº : 25242/06 , DATE DE L ’ ARRÊT : 10 NOVEMBRE 2009

DATE DE MISE À EXÉCUTION DE L ’ ARRÊT : 10 FEVRIER 2010

CIRCONSTANCES DE L ’ AFFAIRE :

Atteinte au droit du requérant à un procès équitable en raison du manque de motivation d ’ une décision judiciaire de 2003 rejetant l ’ appel qu ’ il a interjeté dans le cadre d ’ une procédure civile pour inexécution des obligations contractuelles d ’ une société de promotion immobilière relatives à la construction d ’ une villa (violation de l ’ art. 6§1).

1) MESURES INDIVIDUELLES :

- Satisfaction équitable :

La Cour a alloué au requérant une satisfaction équitable pour frais et dépens d ’ un montant de 4 000 euros, qui ont été consignés par le Trésor en faveur de M. Juez Albizu en date du 22 mars 2010, ainsi qu ’ il ressort du justificatif versé au dossier. Le requérant en a été dûment informé.

Le requérant a demandé à la Cour une satisfaction équitable (environ 20 millions de pesetas, soit un peu plus de 120 000 euros) pour préjudice matériel, équivalant au montant qu ’ il avait versé à la société immobilière et que cette dernière ne lui avait pas restitué. La Cour a toutefois rejeté ces prétentions, indiquant qu ’ elle n ’ apercevait pas de lien de causalité entre la violation et le dommage matériel allégué.

- Autres mesures éventuelles

Le principe de sécurité juridique commande de ne pas remettre en cause l ’ issue de la procédure litigieuse au niveau national, au terme de laquelle des droits ont été créés au bénéfice de tierces personnes (tierces par rapport à la procédure devant la Cour européenne) de bonne foi.

Le Gouvernement estime par ailleurs que si l ’ on examine la question de l ’ impact éventuel de la violation sur la situation du requérant, on constate que la violation de l ’ article 6§1 n ’ a pas causé à ce dernier de réelle « perte de chance ». Il rappelle en particulier les conclusions de la Cour s ’ agissant de la satisfaction équitable. Il souligne également que toutes les prétentions du requérant ont été analysées au fond par le juge de première instance (no. 1 de San Roque, Cadix), qui les a rejetées en donnant une motivation suffisante à sa décision ; cette motivation n ’ a pas été critiquée par l ’ arrêt de la Cour européenne (§§ 8, 9 et 22 de l ’ arrêt).

Si le requérant estime malgré cela que des conséquences négatives de la violation subsistent (ce qui, de l ’ avis du Gouvernement, n ’ est pas le cas) il est libre d ’ introduire une action en responsabilité contre l ’ Etat en Espagne, sans toutefois qu ’ une garantie de succès ne puisse être donnée a priori .

En conclusion, les autorités considèrent qu ’ aucune autre mesure de caractère individuel n ’ est nécessaire dans cette affaire.

2) MESURES GÉNÉRALES :

Il n ’ y a pas lieu de prendre des mesures générales : il s ’ agit d ’ un cas isolé concernant la motivation insuffisante d ’ une décision prise par un organe judiciaire déterminé.

La Constitution espagnole (articles 24 et 120) exige expressément que les arrêts soient motivés. La Loi organique du pouvoir judiciaire (article 248) et le Code de Procédure Civile l ’ exigent également des décisions. Plus concrètement, l ’ article 209 de cette Loi stipule que " les fondements de droit devront contenir, dans des paragraphes séparés et numérotés, les points en fait et en droit fixés par les parties et ceux qui soulèveront des controverses, tout en développant les raisons et les biens fondés d ’ ordre légal de la décision à adopter, en signalant les normes juridiques d ’ application à l ’ affaire". Qui plus est, la Charte des Droits des Citoyens face à la Justice insiste sur le fait que "tout citoyen a droit à ce que les arrêts et autres décisions de justice soient rédigés de façon à être compréhensibles par leurs destinataires, en employant une syntaxe et une structure simples, sans préjudice de la rigueur technique" .

Par ailleurs, il existe une doctrine consolidée du Tribunal Constitutionnel en matière de droit à une motivation raisonnée et suffisante des arrêts. Comme indiqué dans l ’ arrêt du TC 95/1990, "le vice d ’ incongruité des résolutions judiciaires peut supposer un déni technique de justice et, par conséquent, une violation du droit à la tutelle judiciaire effective qui est garanti par l ’ article 24.1 de la Constitution espagnole" . Ladite doctrine a recueilli également la jurisprudence de la Cour EDH, et plus particulièrement à partir des arrêts rendus dans les affaires Hiro Balani et Ruiz Torija (arrêt du TC 206/1998 du 26 décembre, entre autres, qui mentionne expressément la doctrine de la Cour EDH).

La formation, aussi bien initiale que continue, des juges et des magistrats met l ’ accent sur l ’ obligation de motiver les décisions de justice. Plus précisément, le rapport annuel de 2011 du Conseil Général du Pouvoir judiciaire insiste sur la continuité avec laquelle a été diffusée la Charte des Droits des Citoyens face à la Justice et l ’ évaluation du degré d ’ exécution de ses postulats, au moyen de la formation continue non seulement de juges et de magistrats, mais aussi de procureurs et du personnel au service de l ’ administration judiciaire.

En tout état de cause, les conclusions de la Cour européenne dans cette affaire ont été portées à l ’ attention des juridictions civiles par le biais d ’ une diffusion, effectuée en novembre 2009.

Dans ces circonstances, l ’ Espagne considère que l ’ exécution de l ’ arrêt ne requiert pas l ’ adoption d ’ autres mesures générales.

[1] Adopted by the Committee of Ministers on 6 June 2012 at the 11 44 th Meeting of the Ministers’ Deputies .

[2] Document in French only

[3] Cette traduction n'a pas été r éalisée par un traducteur assermenté

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