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CASE OF GUILL AGAINST LUXEMBURG

Doc ref: 14356/08 • ECHR ID: 001-113988

Document date: September 26, 2012

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CASE OF GUILL AGAINST LUXEMBURG

Doc ref: 14356/08 • ECHR ID: 001-113988

Document date: September 26, 2012

Cited paragraphs only

Resolution CM/ResDH(2012) 128 [1]

Guill against Luxembourg

Execution of the judgment of the European Court of Human Rights

(Application No. 14356/08, final judgment of 16 February 2012)

The Committee of Ministers, under the terms of Article 46, paragraph 2, of the Convention for the Protection of Human Rights and Fundamental Freedoms, which provides that the Committee supervises the execution of final judgments of the European Court of Human Rights (hereinafter “the Convention” and “the Court”),

Having regard to the final judgment transmitted by the Court to the Committee in the above case and to the violation established (see document DH-DD( 2 012)829 ) [2] ;

Recalling that the respondent State ’ s obligation under Article 46, paragraph 1, of the Convention to abide to by all final judgments in cases to which it has been a party and that this obligation entails, over and above the payment of any sums awarded by the Court, the adoption by the authorities of the respondent State, where required:

- of individual measures to put an end to violations established and erase their consequences so as to achieve as far as possible restitutio in integrum ; and

- of general measures preventing similar violations;

Having invited the government of the respondent State to inform the Committee of the measures taken to comply with its above mentioned obligation;

Having examined the action report provided by the government indicating the measures adopted in order to give effect to the judgment including the information provided regarding the payment of the just satisfaction awarded by the Court (see document DH-DD(2012)829 );

Having satisfied itself that all the measures required by Article 46, paragraph 1, have been adopted;

DECLARES that it has exe r cised its functions under Article 46, paragraph 2, of the Convention in this case and

DECIDES to close the examination thereof.

Affaire GUILL contre Luxembourg (n o 14356/08)

Arrêt définitif du 16/02/2012

BILAN D ’ ACTION (révisé)

Cette affaire porte sur la durée excessive de la procédure devant le tribunal d ’ arrondissement siégeant en matière commerciale, causée par la contestation de créances dans le cadre de la clôture d ’ une faillite. Débutée le 4 novembre 1977, la procédure n ’ avait toujours pas abouti 30 ans plus tard, au moment du dépôt de la requête (violations de l ’ article 6§1).

1. Mesures de caractère individuel

 Paiement de la satisfaction équitable

Le 18 avril 2012, le Luxembourg a payé au requérant, via son mandataire Roy Reding, la satisfaction équitable d ’ un montant de 37 885,25 € dont 30 000 € pour dommage moral et 7 885,25 € pour frais et dépens.

 Autres mesures

La procédure de faillite ayant été clôturée le 18 janvier 2012, il n ’ existe plus de violation à l ’ encontre du requérant.

Le Gouvernement considère qu ’ aucune autre mesure de caractère individuel n ’ est nécessaire pour mettre fin à la violation constatée.

2. Mesures de caractère général

 Diffusion de l ’ arrêt

Le 20 février 2012, un résumé de l ’ arrêt ainsi qu ’ un lien vers celui-ci ont été publiés sur le site internet du magazine juridique CODEX, http://www.codex-online.com , et sur le site internet du ministère de la Justice. L ’ arrêt a également été transmis dès le 27 février 2012 au Procureur général d ’ Etat aux fins d ’ information de tous les magistrats instances judiciaires concernées.

Le ministère de la Justice a mis en ligne l ’ arrêt, devenu définitif, sur son site internet

( http://www.mj.public.lu/ju r idictions/arrets_concernant_le_luxembourg/Affaire_Guill.pdf ).

Parallèlement, un avis attirant l ’ attention du public sur cette publication a été inséré au journal officiel luxembourgeois (Mémorial B n o 72 du 12 septembre 2012).

 Autres mesures

Longueur de la procédure de faillite

Bien que le Gouvernement ait été tenu comme principal responsable de la durée de la procédure de faillite, la Cour européenne a reconnu que « le requérant ne s ’ est pas montré d ’ une diligence exemplaire dans cette affaire et qu ’ il ne peut être considéré comme étant totalement étranger à la longueur de la procédure ». Ainsi, en droit luxembourgeois, un juge-commissaire, désigné par le tribunal, est chargé spécialement d ’ accélérer et de surveiller les opérations, la gestion et la liquidation de la faillite. Tel que cela a été reconnu par la Cour européenne, le requérant n ’ a pas fait usage de la faculté qui lui était accordée de saisir le juge-commissaire afin d ’ accélérer la procédure.

Il convient d ’ admettre que l ’ intervention du juge-commissaire n ’ aurait pas réduit de manière significative la durée de cette procédure exceptionnellement complexe, particulièrement à cause des nombreux débats et contestations sur les créances. Mais il n ’ a pas non plus lieu d ’ en déduire une généralisation quant à la durée des procédures de faillite au Luxembourg. Ainsi, la Banque mondiale évalue la durée moyenne d ’ une liquidation d ’ entreprise au Luxembourg et du recouvrement des créances par les créanciers à deux années seulement.

Le présent arrêt n ’ implique donc pas une obligation pour le Luxembourg de modifier sa législation en matière de faillite, les procédures de liquidation étant généralement rapides et efficaces. Dans un cas exceptionnellement long comme celui en cause, un recours interne en matière de durée de procédures existe à présent et a été reconnu comme effectif par la Cour européenne.

Violation de l ’ article 13 : recours effectif interne en matière de durée de procédure

Les droits et libertés contenus dans la Convention sont justiciables au niveau interne au même titre que les droits et libertés contenus dans la législation nationale. Ainsi, à tout niveau de recours, il est possible d ’ invoquer la Convention devant les juridictions saisies.

En outre, la loi du 1er septembre 1988 relative à la responsabilité civile de l ’ Etat et des collectivités publiques prévoit explicitement que « l ’ Etat et les autres personnes morales de droit public répondent, chacun dans le cadre de ses missions de service public, de tout dommage causé par le fonctionnement défectueux de leurs services, tant administratifs que judiciaires, sous réserve de l ’ autorité de la chose jugée. Toutefois, lorsqu ’ il serait inéquitable, eu égard à la nature et à la finalité de l ’ acte générateur du dommage, de laisser le préjudice subi à charge de l ’ administré, indemnisation est due même en l ’ absence de preuve d ’ un fonctionnement défectueux du service, à condition que le dommage soit spécial et exceptionnel et qu ’ il ne soit pas imputable à une faute de la victime. »

Ainsi, le droit luxembourgeois permet d ’ obtenir réparation du préjudice subi par un administré du fait du fonctionnement défectueux de l ’ administration par le biais d ’ une action en responsabilité qui peut être intentée, soit sur la base des articles 1382 ss. du code civil luxembourgeois (règles générales), soit sur la base d ’ une loi spéciale du 1er septembre 1988.

Or, la Cour européenne a retenu que, jusqu ’ au 1er août 2008, ce recours n ’ avait pas acquis un degré de certitude juridique suffisant pour pouvoir et devoir être utilisé par les requérants aux fins de l ’ article 35 §1 de la Convention. La Cour se fondait alors sur l ’ absence de jurisprudence nationale ayant appliqué cette voie de recours dans le cas d ’ une violation de la Convention. La requête ayant été introduite par M. Guill en date du 21 février 2008, la Cour a, selon sa jurisprudence constante, rejeté l ’ exception de non épuisement des voies de recours internes mise en avant par le Gouvernement (voir notamment l ’ arrêt Rezette, confirmé par la suite par la décision sur la recevabilité dans l ’ affaire Mertens-Pechackova contre Luxembourg, n o 28369/05, 26 juin 2008).

La Cour européenne a néanmoins opéré un revirement de jurisprudence dans son arrêt Léandro da Silva contre Luxembourg (n o 30273/07, 11 février 2010) se fondant sur l ’ évolution de la jurisprudence nationale en matière d ’ indemnisation de procédures excessivement longues. En effet, un arrêt du 21 novembre 2007 rendu par la Cour d ’ appel luxembourgeoise dans l ’ affaire Farnell Holdings LTD contre l ’ Etat du Grand Duché de Luxembourg a fait droit à des indemnités en réparation de préjudices nés d ’ un dépassement du « délai raisonnable » de l ’ article 6§1 de la Convention et alloue à la demanderesse une indemnité de 15 000 € pour une instance ayant duré plus de cinq ans.

C ’ est ainsi le 1er août 2008 que l ’ arrêt Farnell Holdings a, selon la Cour européenne, acquis un degré de certitude juridique suffisant permettant de considérer comme effectif un recours indemnitaire découlant de l ’ action en responsabilité de l ’ Etat. En effet, si la Cour rejette dans l ’ arrêt Guill l ’ exception de non épuisement des voies de recours internes, elle confirme cependant que, pour la période postérieure au 1er août 2008, le requérant aurait dû épuiser cette voie de recours interne.

Une voie de recours effective interne pour durée excessive des procédures existe donc à présent au Luxembourg.

Le Gouvernement estime qu ’ aucune autre mesure de caractère général n ’ est nécessaire pour mettre fin à la violation constatée et exécuter pleinement l ’ arrêt. La surveillance de l ’ exécution peut être clôturée.

13/09/2012

[1] Adopted by the Committee of Ministers on 26 September 2012 at the 11 50 th Meeting of the Ministers’ Deputies .

[2] Only in French

© European Union, https://eur-lex.europa.eu, 1998 - 2025

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