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CASES OF BEN NACEUR AND GACON AGAINST FRANCE

Doc ref: 63879/00;1092/04 • ECHR ID: 001-109768

Document date: March 8, 2012

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CASES OF BEN NACEUR AND GACON AGAINST FRANCE

Doc ref: 63879/00;1092/04 • ECHR ID: 001-109768

Document date: March 8, 2012

Cited paragraphs only

Resolution CM/ResDH(2012)26 [1]

Execution of the judgments of the European Court of Human Rights

two cases against France

The Committee of Ministers, under the terms of Article 46, paragraph 2, of the Convention for the Protection of Human Rights and Fundamental Freedoms, which provides that the Committee supervises the execution of final judgments of the European Court of Human Rights (hereinafter “the Convention” and “the Court”) [2] ,

Having regard to the judgments listed below, transmitted by the Court to the Committee once they had become final;

Case name (App. No.)

Judgment of

Final on

Ben Naceur (63879/00)

3/10/2006

3/01/2007

Gacon (1092/04)

22/05/2008

22/08/2008

Recalling that a finding of violations by the Court requires, over and above the payment of just satisfaction awarded in the judgments, the adoption by the respondent State, where appropriate, of individual measures to put an end to the violations and as far as possible to remedy their consequences for the applicants and general measures to prevent new, similar violations;

Having invited the authorities of the respondent State to provide an action plan concerning the measures proposed to execute each of the judgments listed in the table above;

Having, in accordance with the Committee ’ s Rules for the application of Article 46, paragraph 2, of the Convention, examined the Action Report for each case provided by the government (see action report, document DH-DD(201 1 )323 ) [3] ;

Having noted that the respondent State paid the a p plicants the just satisfaction, as provided in the judgments and concerning the Ben Naceur case that the payment was made under terms which appear to have been accepted by the applicant;

DECLARES, that it has exe r cised its functions under Article 46, paragraph 2, of the Convention in these cases and

DECIDES to close the examination thereof.

Ben Naceur contre France (n o 63879/00)

Arrêt du 3 octobre 2006 devenu définitif le 3 janvier 2007

Gacon contre France (n o 1092/04)

Arrêt du 22 mai 2008 devenu définitif le 22 août 2008

Bilan d ’ action du gouvernement français

Ces deux affaires concernent des atteintes au principe de l ’ égalité des armes (violations de l ’ article 6§1).

Dans l ’ affaire Ben Naceur, le 22/02/1999, le tribunal correctionnel de Lyon a condamné le requérant à 7 ans d ’ emprisonnement et à l ’ interdiction définitive du territoire français. Ni le requérant ni le procureur de la République ne firent appel du jugement dans le délai de dix jours imparti par l ’ article 498 du code de procédure pénale. Cependant, le procureur général interjeta appel le 16/03/1999, en vertu de l ’ article 505 du code de procédure pénale qui ouvre au procureur général un délai d ’ appel de 2 mois à compter du prononcé du jugement correctionnel. La cour d ’ appel confirma la mesure d ’ éloignement du requérant et porta la peine d ’ emprisonnement à 12 ans. Le requérant se pourvut vainement en cassation. La Cour européenne des Droits de l ’ Homme a estimé que, dans les circonstances de l ’ espèce, la conjugaison de deux éléments avait mis le requérant dans une position de net désavantage par rapport au ministère public, rompant ainsi l ’ égalité des armes :

- d ’ une part, le fait que le ministère public qui a des intérêts distincts et opposés à ceux du requérant, bénéficie d ’ une prolongation du délai d ’ appel ;

- d ’ autre part le fait que le requérant ne disposait pas de la possibilité d ’ interjeter un appel incident, en vertu du droit applicable.

Dans l ’ affaire Gacon, le 30/03/2001, le tribunal correctionnel de Lyon a constaté l ’ extinction de l ’ action publique par amnistie de plein droit du délit dont le requérant était accusé. Les parties civiles ont interjeté appel dans le délai imparti par l ’ article 498 du code de procédure pénale, ce que le procureur de la République n ’ a pas fait. En revanche, le procureur de la république a interjeté appel en vertu de l ’ article 505, comme dans l ’ affaire Ben Naceur. En appel, la relaxe prononcée à l ’ égard du requérant fut confirmée, mais la cour d ’ appel déclara le requérant coupable d ’ un autre délit. La Cour européenne a jugé que, bien que le requérant ait été relaxé en première instance, cette affaire devait être rapprochée de l ’ affaire Ben Naceur (§34) ; en effet, l ’ appel du procureur général sur le fondement de l ’ article 505 exposait le requérant à un risque plus important encore, celui de l ’ infirmation du jugement de relaxe. Le fait que le parquet a bénéficié d ’ une prolongation du délai d ’ appel a placé le requérant dans une position de net désavantage par rapport au ministère public, rompant ainsi l ’ égalité des armes.

I. Mesures de caractère individuel

1. Le paiement de la satisfaction équitable

La Cour a alloué à M. Ben Naceur une satisfaction équitable au titre du dommage moral (4 500 €) et au titre des dépens (1 500 €). La somme totale, soit 6 000 €, a été versée au requérant le 26 décembre 2007.

La Cour a alloué à M. Gacon une satisfaction équitable au titre du dommage moral (4 500 €) et au titre des dépens (6 000 €). La somme totale, soit 10 500 €, a été versée au requérant le 26 septembre 2008, majorée de 80,33 € au titre des intérêts moratoires.

2. Les autres mesures éventuelles

Les requérants disposent de la possibilité de demander le réexamen de leur affaire en application des articles L 626-1 et suivants du code de procédure pénale. Aucune autre mesure individuelle n ’ est donc requise.

II. Mesures de caractère général

1. Sur la diffusion

L ’ arrêt Ben Naceur a été diffusé au Premier Président de la Cour de Cassation et au Procureur Général près la même Cour, au Procureur Général près la Cour d ’ appel de Lyon, ainsi qu ’ à la Direction des affaires criminelles et des grâces du ministère de la Justice. L ’ arrêt a également fait l ’ objet d ’ une dépêche émanant de cette direction et datée du 4 décembre 2006. Cette dépêche a été adressée aux procureurs généraux près les cours d ’ appel, attirant leur attention sur les conséquences de la condamnation prononcée par la Cour à l ’ encontre de la France. Il est précisé qu ’ en cas d ’ exercice du droit d ’ appel des procureurs généraux dans le délai prévu par l ’ article 505 du code de procédure pénale, les procureurs généraux doivent veiller à ce que soit requise la recevabilité de l ’ appel interjeté par le prévenu durant le délai supplémentaire de cinq jours.

2. Sur les autres mesures générales

En tout état de cause, les dispositions du Code de procédure pénale en cause dans ces arrêts ont été modifiées par l ’ article 73 de la loi n o 2009-1436 du 24 novembre 2009. Désormais, l ’ article 498 dudit code dispose notamment que « sans préjudice de l ’ article 505, l ’ appel est interjeté dans le délai de dix jours à compter du prononcé du jugement contradictoire ». L ’ article 505 dispose quant à lui qu ’ en cas d ’ appel du parquet lors de jugement de condamnation – l ’ appel pouvant être formé dans les 20 jours à compter du jour du prononcé de la décision – les autres parties ont alors un délai de cinq jours pour interjeter un appel incident. L ’ article 505 précise également que « Même en l ’ absence d ’ appel incident, la Cour d ’ appel peut, en cas d ’ appel formé par le seul procureur général en application du présent article, prononcer une peine moins importante que celle prononcée par le tribunal correctionnel ».

En conséquence, le gouvernement français estime avoir tiré toutes les conséquences des deux arrêts en cause.

[1] Adopted by the Committee of Ministers on 8 March 2012 at the 11 36 th Meeting of the Ministers’ Deputies .

[2] See also the Recommendations adopted by the Committee of Ministers in the context of the supervision of judgments of the European Court of Human Rights and in particular Recommendation Rec(2004)6 of the Committee of Ministers to member States on the improvement of domestic remedies.

[3] Document in French only

© European Union, https://eur-lex.europa.eu, 1998 - 2025

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